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Le lavoir des Fosses

LE LAVOIR DES FOSSES dit de LA COGNOTTE

Situé à l’entrée du village, route de Meaux à Rebais, ce lavoir a été construit à la fin du XIXème siècle, au bord du ru des Fosses.

Dans les archives communales, on trouve les documents retraçant les étapes de sa construction.

L’an mil huit quatre vingt sept, l e 17 Février, il a été procédé à l’expertise de 2 terrains appartenant à Langry Hervé pour le  champ Rosson  d’ une superficie de 27a28 et à la Vve lourdin  pour le champ des Fosses , d’une superficie  de 21a80, afin d’y construire  un lavoir, au bord du ru de l’Etang de la Motte, répondant ainsi à la demande des habitants du bourg.

Suite à l’acquisition des terrains, un « détail « estimatif des travaux a été établi pour 5600F.

Après examen des devis fournis par les différents entrepreneurs, Le Sieur Plonquet a été déclaré adjudicataire des travaux car sa soumission était la plus avantageuse.

Le 16 Octobre 1887, Plonquet Clodomir s’est engagé aussitôt à exécuter les travaux de maçonnerie .

L’ouverture des travaux a été fixée au 1er Avril 1888 et leur fin au 1er Juillet

La souscription auprès des habitants de ce secteur s’est élevée à 467Fet la subvention accordée par le préfet  à 600F pour 2 lavoirs.

Pendant de longues années, ce lavoir communal a été d’une grande utilité aux habitants bourg et le lieu était respecté de tous.

Les laveuses poussant leur brouette ou tirant une petite charrette chargée de la lessiveuse fumante, remplie du linge de tout une famille, prenaient la direction des Fosses.

Les femmes s’agenouillaient dans une lavette en bois, sur de la paille ou un coussin et elles frottaient le linge sur la planche du lavoir ; les voutes résonnaient alors des coups de battoir, du bruit des brosses en chiendent sur les draps ou les vêtements de travail des hommes mais aussi… des dernières nouvelles du coin.

Elles soumettaient le blanc à différentes actions : elles le faisaient bouillir à la maison ou au lavoir sur un petit réchaud, le frottaient avec la brosse ou entre les mains, le passaient à l’eau de javel, le rinçaient …et résultat : un blanc impeccable .

L’été, les enfants lavaient mouchoirs et chaussettes en utilisant avec bonheur le savon de Marseille qu’ils s’évertuaient à faire mousser.

A Doue, nous gardons le souvenir de 2 laveuses professionnelles qui travaillaient pour plusieurs familles : Mme LANGRY habitant Baillard et Georgette BOULET, impasse

Ste Catherine à Doue.

Toute l’année, elles se rendaient au lavoir des Fosses. Elles gardaient les bras et les jambes nues, été comme hiver (il aurait été d’ailleurs inutile de les couvrir car c’était impossible de ne pas se mouiller lorsqu’il fallait rincer de grands draps de toile).

L’une d’entre elles ne commençait pas sa journée de labeur sans avoir bu un café noir suivi d’une petite goutte du cru local. Il faut dire qu’en hiver, cette activité était très pénible car l’eau glaciale engourdissait les mains. (On disait alors qu’on attrapait la piquette et pour faire circuler le sang, on se frictionnait énergiquement).

Et voilà qu’un jour, l’ère de la machine à laver est arrivée : « c’était merveilleux » !

Alors, peu à peu, le lavoir a perdu de sa notoriété. Abandonné, loin des regards, il est devenu le domaine des ronces et des orties. Sa toiture et ses murs se sont dégradés.

Son avenir dépend maintenant de l’acceptation du dossier de réhabilitation présenté par la commune aux autorités compétentes sinon, toute trace de son existence pourrait être effacée à court terme.

Alors revivra-t-il ?

S’ouvrira-t-il à de nouvelles activités ?

TEMOIGNAGES :    Anne-Marie HOUTTONG épouse PHILIPPE

                                    Nadine LEMAIRE épouse LELONGT

                                    Arlette PAYEN épouse DEBARD ( rédaction)